Si le choix de la biodynamie est technique, il est aussi, peut-être surtout, sensible. Beaucoup de vignerons parlent d’un “goût retrouvé”, d’une expression plus pure du cépage ou du terroir. C’est un cheminement intérieur, rarement immédiat : il implique de réapprendre à regarder, goûter, toucher, sentir chaque étape, du sol à la vendange.
La biodynamie exige du temps et une forme d’humilité. Vignerons et ouvriers doivent réapprendre des gestes anciens (dynamisation manuelle, décoctions), parfois remis en cause par leur propre entourage. Elle suppose aussi une prise de risques : les premières années sont charnières, le rendement peut baisser, la vigne n’ayant plus ses “béquilles”. Pourtant, sur le long terme, les témoignages convergent : on observe souvent un retour de l’équilibre, des vignes moins fragiles, un vin qui porte une énergie différente.
Du côté des dégustateurs avertis, on note une attention croissante à la vitalité du vin en bouche, à la longueur, à la profondeur, souvent attribuées à la biodynamie. Ce n’est pas une garantie universelle (“pas de recette magique”, rappellent les œnologues), mais un fil conducteur pour comprendre la complexité des sensations.