Macroclimat, mésoclimat, microclimat : des échelles du même paysage
En vin, le mot “climat” va bien au-delà de la météorologie quotidienne. On distingue trois strates principales, dont l’influence varie selon la taille du territoire :
- Macroclimat : concerne une vaste région, comme la Vallée de la Loire ou la Rioja. Il détermine la latitude, l’altitude générale, l’ensoleillement annuel et la pluviométrie régionale.
- Mésoclimat : réduit à l’échelle d’une commune, d’un coteau ou d’une Colline. L’inclinaison des pentes, la présence d’un fleuve, l’orientation par rapport au soleil y prennent le relais.
- Microclimat : infime nuance d’une parcelle ou d’un rang de vigne : une nappe de brume, l’ombre portée d’un bosquet, un courant d’air qui ne touche que quelques ceps.
La température : maturation sous contrôle
La température moyenne, sa régularité ou, au contraire, ses contrastes de saison, jouent un rôle décisif : elle module la vitesse à laquelle les raisins accumulent les sucres et perdent leur acidité. Entre 18 et 22°C lors de la période de croissance, le raisin atteint maturité et équilibre.
- Climats frais (ex : Chablis, Mosel) : Les cycles lents préservent l’acidité et développent des arômes subtils de fruits verts, de fleurs blanches, parfois une minéralité tranchante.
- Climats chauds (ex : Vallée du Douro, Languedoc) : Les sucres augmentent plus vite, donnant des vins plus puissants, ronds, à degré alcoolique élevé, plus riches en fruits mûrs.
Au-delà des généralités, la notion de "degrés-jours de croissance" synthétise cette influence : selon l’INRAE, un seuil de 900 à 1100 degrés-jours définit la zone optimale pour les grands rouges du Bordelais.
Source : IFV, L’adaptation du vignoble au changement climatique
La pluie, le vent, la lumière : entre stress et poésie
La vigne survit mieux à la sécheresse qu’à l’humidité persistante. Un excès de pluie, près des vendanges, dilue les arômes et favorise les maladies (botrytis, mildiou). Inversement, un stress hydrique modéré concentre les substances phénoliques (tanins, couleur) et pousse la plante à donner le meilleur d’elle-même.
Le vent (par exemple le mistral dans la vallée du Rhône) sèche les grappes, limite les maladies et épure l’atmosphère. La lumière, quant à elle, influence la synthèse des anthocyanes dans le raisin noir, et donc l’intensité des couleurs des vins.